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Rencontre avec Olivier Millet, président de l’AFIC, défenseur d’une autre image des fonds français

Depuis 30 ans, Olivier Millet évolue dans le monde du Capital Investissement, terme largement usité aujourd’hui et qu’il a lui-même inventé en 1989 pour traduire l’expression « Private Equity ». Aujourd’hui à la tête de l’AFIC, association professionnelle qui regroupe les quelques 300 sociétés de capital-investissement actives en France, il défend une autre idée des fonds, ce qu’il appelle « la quatrième voie capitaliste ». Portrait.

 De passage à Paris, j’ai rencontré Olivier Millet, président du directoire d’Eurazeo PME et président de l’AFIC. Avec un parcours professionnel remarqué, Olivier a contribué à fonder des grands noms du Private Equity, Barclays PE France (devenu Equistone) et OFI PE (devenu Eurazeo PME) pour n’en citer que deux.

En cette fin d’année, Olivier est visiblement enthousiaste pour le secteur du Private Equity et également confiant pour la suite : « 2016 sera une belle année pour les fonds français qui attirent de nombreux investisseurs étrangers (la moitié des fonds levés au premier semestre 2016). En 2015, nous avons récolté près de 10 milliards d’euros au total et nous poursuivons cette trajectoire ascendante. » Les fonds français affirment en effet leur attractivité et retrouvent progressivement les niveaux de la période 2005-2008 (étude Grant Thornton). Côté investissement, leur activité est également très soutenue : au premier semestre 2016, les membres de l’AFIC ont collectivement investi 5,5 md€ (+47% vs S1 2015).

 

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La France se hisse à la première place du capital investissement européen par le nombre d’entreprises accompagnées. « Notre pays a un véritable atout : elle recèle un grand nombre de sociétés non cotées de petite taille, deux fois plus que le Royaume Uni, explique Olivier. Les fonds sont là pour transformer toutes ces PME en ETI ». Désormais, il faudra parler de « Capital Transformation ». Sur les 6 premiers mois de 2016, plus de 1000 entreprises (+23%) ont ouvert leur capital aux fonds. L’objectif de l’AFIC est clair : booster cette tendance positive non sans poser les bases d’un capital investissement, à la française.

Loin de se satisfaire de ces bons chiffres, Olivier Millet en questionne le sens et se demande quel est l’ADN de ce Capital investissement français émergent: « Une véritable révolution capitaliste est en marche, explique-t-il dans les colonnes du Figaro. Le capital-investissement émerge comme le quatrième pilier du capitalisme, plus collectif et adapté à l’air du temps, aux côtés des formes plus traditionnelles de l’actionnariat, familial, boursier et d’État. Il est désormais structuré et très segmenté.» Olivier Millet défend ainsi avec force un « capitalisme collectif et de rotation » où les fonds sont des investisseurs responsables et de longue durée, accompagnant les sociétés sur des périodes de 5 à 10 ans pour les faire grandir. « Peu de gens en ont conscience mais, en France, 10% des emplois sont liés au capital investissement, souligne-t-il. Les fonds sont des acteurs de l’économie réelle et participent du développement du tissu économique français. » Il faut noter que ce fervent défenseur de l’investissement responsable est heureux de constater que le capital-investissement français s’est collectivement emparé de l’ESG, devenu un thème d’action au quotidien. L’AFIC publie d’ailleurs depuis 3 ans un rapport annuel sur le footprint positif et l’effet d’entrainement du secteur dans ce domaine.

Cette sensibilité à la réalité du terrain a conduit également l’AFIC à publier chaque année un rapport indépendant avec EY sur l’impact économique et social du Private Equity. L’étude 2015, rendue publique ce 13 décembre, est éloquente : au total, 256 000 emplois ont été crées en France par le Capital investissement et ce en 5 ans seulement. « La dynamique de croissance des entreprises accompagnées par le capital-investissement français se poursuit et se traduit par de nouvelles créations d’emplois, nettes des suppressions, note Olivier Millet. Avec l’objectif que s’est fixé le capital-investissement français de doubler à 5 ans les capitaux disponibles pour les entreprises ayant des projets de transformation, le secteur est un réel levier pour accompagner la reprise de la croissance économique et de l’emploi. »

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Un succès également en termes de croissance : fin 2015, les entreprises françaises accompagnées par le capital-investissement français affichent un chiffre d’affaires cumulé de 225 milliards d’euros, soit l’équivalent de près d’un cinquième du chiffre d’affaires cumulé du CAC40 à la même date. La croissance de leur chiffre d’affaires est près de 3 fois supérieure au PIB nominal français entre 2010 et 2015 (+33,2% vs + 12,5%), et près de 2 fois supérieure en 2015 (+3,7% vs + 1,9%).

Et Olivier Millet de conclure notre rendez-vous avec un message à diffuser en France mais aussi au-delà de l’Atlantique : « Le private equity est en train de contribuer à construire les bases de l’économie de demain. Via cette quatrième voie capitaliste, il est possible d’envisager un avenir où les intérêts de la société convergent, qu’il s’agisse des entreprises, des citoyens et de l’Etat. » Pour soutenir cette tendance, il voit toutefois « deux adaptations nécessaires en France : une meilleure fluidité de l’épargne vers le non coté, et une évolution des mécanismes qui figent le capital des PME ».

Par Anna Casal

I am an accomplished public relations professional with a strong background in finance, start-ups, law and crisis communications. I also spent over four years as a financial journalist in Paris. I believe I have a sound knowledge of French PR and its media market. I recently moved to the fascinating city of New-York.

As I have a deep passion for news and communications, I started to write articles and op-eds focused on the new PR trends and innovations in the USA. On a free-lance basis, I am also helping start-ups to innovate in their communication approach both in France and in the USA.

I received a Bachelor’s Degree in Philosophy from Nanterre University (Paris X) and an MBA from ESSEC, #3 European Business School according to the Financial Times 2014 ranking.

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