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Les fonds français aux US (2/3): rencontre avec Romain Serman, directeur de Bpifrance USA

« Pour développer encore notre écosystème,  il faudra poursuivre sur plusieurs années le travail de fond entrepris jusque-là »

Pour poursuivre notre grande série sur les fonds français présents aux Etats-Unis, la rencontre de Bpifrance, présent outre-Atlantique depuis deux ans, était incontournable. Avec deux bureaux sur le sol américain, sur les côtes Est et Ouest, le grand fonds d’investissement français examine localement 240 dossiers par an. Nous avons rencontré Romain Serman, directeur de Bpifrance USA, qui a souhaité nous faire part de ses ambitions et décrire le positionnement des start-ups et fonds français aux Etats-Unis.  

Quelles sont les raisons qui ont amené Bpifrance à s’implanter aux Etats-Unis?

RS: Nous faisons aujourd’hui le constat suivant : depuis 3 ou 4 ans, on assiste à un véritable boom entreprenarial des start-ups tech en France.  Le marché français est suffisant pour engager une traction,  mais il reste, à terme, limité en taille, puisqu’il ne représente que 3 % du marché mondial de l’IT. Aujourd’hui, les entrepreneurs qui souhaitent créer une entreprise globale et toucher un marché plus large doivent s’internationaliser. C’est un modèle que l’on trouve depuis très longtemps en Israël, par exemple. Là-bas, les entreprises sont face à un marché de très petite taille. Elles développent donc leurs produits sur place et l’exportent très rapidement aux Etats-Unis, leur marché naturel. Présents dans la Valley depuis plus de 15 ans, avec de nombreux succès à leur actif, les Israéliens sont imbibés de cette culture business californienne. Au total, il y a ainsi 85 entreprises israéliennes cotées au Nasdaq !

Pourquoi accompagner des entreprises françaises dans la Silicon Valley ? 

Tout d’abord, le marché américain de la tech recèle un potentiel énorme, puisqu’il représente 50% du marché mondial. Par ailleurs, il s’agit d’être au plus près de ses concurrents comme des centres où se décident les futurs standards technologiques. Enfin, et c’est peut-être l’essentiel, dans la Silicon Valley, on a accès immédiat à un savoir-faire unique, s’agissant des start-ups comme des fonds de Private Equity. Les VC [Venture capitalist, ou capital-risque NDLR] sont présents ici depuis 30 ans et examinent les dossiers du monde entier : ce sont des investisseurs qui ont une connaissance encyclopédique du domaine et qui affichent les plus beaux track-records au monde. Je suis convaincu que ce savoir-faire doit circuler pour faire progresser notre propre écosystème et qu’il faut aller chercher l’expérience là où elle se trouve.

Quels sont les profils de start-ups françaises que vous rencontrez aux Etats-Unis?
Généralement, les entrepreneurs français se développent aux Etats-Unis sur un modèle « distribué ». La R&D est souvent conservée en France, car elle est moins onéreuse, le turnover des ingénieurs y est plus faible et les développeurs disposent d’un très haut niveau de qualification. Aux Etats-Unis, les start-ups françaises implantent un bureau qui comprend, le plus souvent, le CEO, les « sales », le marketing et le « customer support / success ». L’entrepreneur qui immigre a un rôle clé dans cette organisation, car il est celui qui lève des fonds, recrute et qui incarne la vision de son entreprise, les 3 fonctions-clefs du CEO ! Enfin, c’est souvent une condition sine qua non dans la Valley – la présence du CEO – car les fonds américains adoptent une attitude très « hands-on » et veulent pouvoir rencontrer à tout moment les entrepreneurs qu’ils accompagnent.

Quelles sont, plus précisément, les missions de Bpifrance aux Etats-Unis ?

Nous suivons trois grands axes de développement dans la Valley :

  • Nous recherchons activement des entreprises françaises à fort potentiel, dans lesquelles nous pouvons investir en capital ou accompagner en dette ;
  • Nous soutenons les entreprises de notre portefeuille qui décident de s’implanter aux Etats-Unis. Dans ce cadre, nous nous concevons comme une véritable plateforme de services qui met en contact ces entrepreneurs avec  l’environnement local (avocats, contacts RH, clients potentiels…) ;
  • Enfin, nous sommes proches des fonds VC américains, avec qui nous souhaitons co-investir. Ces derniers ont, comme je le disais, un savoir-faire solide et une expertise qu’ils peuvent partager avec nous. Nous collaborons sur des dossiers d’investissement et échangeons sur les bonnes pratiques.

En tant que fonds d’investissement français, quels sont vos atouts ici ?

Bpifrance a une importante force de frappe, ce qui nous permet de réaliser des investissements conséquents dans l’environnement très exigeant de la Silicon Valley. Au-delà de l’aspect financier, qui peut être bloquant pour des fonds d’investissement de plus petite taille, la difficulté principale est d’entrer dans le cercle très fermé des fonds historiques de la Valley. Il va sans dire que ces derniers n’attendent pas les fonds français et sont « auto-suffisants » dans leur fonctionnement. C’est donc en apportant notre propre valeur ajoutée et en démontrant que notre savoir-faire est complémentaire que nous parvenons, au fil des années, à gagner la confiance et l’intérêt des fonds locaux. Concrètement, cela passe par un travail quotidien de rencontres avec les VC américains -150 au total depuis le mois de janvier- mais aussi de communication sur les atouts des entreprises venues de France. Nous organisons ainsi des dîners en cercle restreint sur des thèmes transverses, où notre point de vue a une véritable valeur ajoutée. Pour ne citer que deux exemples, nous avons notamment organisé un événement autour des fondateurs d’entreprises issus de l’immigration (une licorne sur deux est fondée par des immigrants) et un dîner sur l’intelligence artificielle, domaine dans lequel la France dispose d’une avance conséquente.

Comment envisagez-vous l’avenir ici pour nos start-ups ?

Je suis extrêmement optimiste pour la tech française. La déferlante observée depuis deux ans n’est pas près de s’arrêter et gagne chaque jour en qualité. La France donne naissance à des entreprises très innovantes. Pour développer encore notre écosystème, il faudra néanmoins poursuivre sur plusieurs années le travail de fond entrepris jusque-là. Les « cocoricos », c’est bien, c’est sympa, c’est surtout nécessaire pour contrer l’indécrottable pessimisme français, mais soyons aussi réalistes et humbles : il nous reste énormément de travail à réaliser et les marges de progression de nos entrepreneurs, comme les nôtres évidemment, sont encore considérables. Bref, on progresse fort mais ce n’est, à mon sens, que le tout début de l’émergence de la tech française. C’est excitant ! C’est là tout le rôle de Bpifrance que de soutenir ce mouvement des start-ups françaises.

Pour en savoir plus: bpifrance.fr

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Les fonds français aux US (1/3) : quelle(s) stratégie(s) pour s’implanter aux Etats-Unis ?

Ils sont 13 aujourd’hui (source AFIC). 13 fonds d’investissement français de Capital développement ou de Capital innovation qui ont choisi de placer leurs pions aux Etats-Unis.Difficile d’en dresser une typologie tant leurs profils sont hétéroclites : d’Ardian, le mastodonte généraliste, à Cathay Capital en passant par Creadev, ISAI ou Bpifrance, tous pionniers de leurs secteurs, ils ont tenté l’aventure américaine. Mode, pari risqué ou axe structurant de développement?

A première vue, difficile de comprendre quelle place les fonds d’investissement français pourraient prendre sur ce marché. Comme l’avoue un investisseur français sous couvert d’anonymat, «il ne faut pas le nier, le marché américain est très difficile d’accès avec des valorisations très importantes et une concurrence monstrueuse. Y aller sans avoir réfléchi à son positionnement et sans réels moyens, c’est prendre un risque réel».

Avec plus de 2000 fonds de private equity locaux présents sur le marché américain, les Frenchies et leur modeste potentiel d’investissement font pâle mine. Delphine Descamps, Managing Director de Creadev USA, note : « la puissance de feu des fonds d’investissement américains est réelle et le marché très codifié. Par exemple, quand ils investissent en seed, pour être plus réactifs, ils le font très souvent en notes convertibles (obligations) et reportent ainsi les problématiques de valorisation et de pactes d’actionnaires à la série A (1er tour) ».Delphine Descamps explique également que les fonds d’investissement américains sont les champions de l’accompagnement et ce dans tous les domaines. « Les fonds d’investissement américains ont de plus en plus des compétences multiples en interne : marketing, RH, CFO… ». Chaque fonds d’investissement américain est également très spécialisé, que ce soit dans un secteur particulier ou dans un stade d’investissement précis (seed, série A, B ou C). Il s’agit d’un marché très structuré, donc, avec des codes bien précis et un fonctionnement rôdé depuis plusieurs années, voire des décennies.

Enfin, autre spécificité, le marché américain du Private Equity est très hétérogène sur son territoire: « Sur la côte Ouest, les fonds de private equity constituent un cercle très fermé : seuls un tiers d’entre eux participent aux meilleurs deals », note Delphine Descamps. Si on souhaite entrer sur ce marché, il faut être sur place car cela exige beaucoup de réactivité et de gros moyens pour investir dans les start-ups les plus intéressantes. « On voit énormément de start-ups soutenues en seed avec des valorisations très élevées du côté de la Silicon Valley », explique un investisseur.
Sur la côte opposée, à l’Est, la typologie des entreprises est différente : si San Francisco reste la Mecque de la tech, New-York attire, elle, des entreprises de plus grande taille et de secteurs plus diversifiés.Par ailleurs, « la côte Est est plus proche de l’Europe géographiquement, elle permet aux entreprises françaises d’approcher le marché américain en gardant les bases de la R&D en France avec une distance plus facile à gérer », souligne Delphine Descamps. Autre élément déterminant: les valorisations à New-York sont plus abordables que dans la Valley. Conséquence pour les fonds d’investissement français : ils privilégient largement la Grosse Pomme, avec 13 bureaux de fonds qui s’y situent, contre 3 sur la côte Ouest.

Différents types d’approche pour les fonds d’investissement français
Face à ces défis multiples, inhérents à un marché mature et hétérogène, les fonds d’investissement français ne reculent pourtant pas. Globalement, deux grandes stratégies d’approche du marché se dégagent. D’une part, les grands fonds de private equity qui investissent directement dans des entreprises américaines, surtout dans le métier du Capital développement.
Ardian reste le meilleur exemple, avec actuellement 15 investissements dans des entreprises américaines et 11 entreprises US déjà cédées. Dans ce cas, la présence in situ du fonds se justifie pleinement, puisqu’il s’agit d’accompagner les entreprises au quotidien, ce qui suppose d’en connaître finement la culture propre. D’autre part, certains investisseurs misent, eux, sur la volonté grandissante des entreprises françaises d’aborder le marché américain. « Du point de vue de la valorisation de leur entreprise, il est très intéressant pour les entrepreneurs de se développer outre-Atlantique », explique Paul Strachman, venture partner chez ISAI à New-York.

Pour répondre à cette demande, des fonds de private equity de taille modeste font donc le grand pas : ouvrir une antenne aux Etats-Unis pour accompagner le développement des entreprises en portefeuille.
L’avantage ? Pouvoir effectuer une veille, mettre en relation les entrepreneurs avec des réseaux (banques, avocats, conseils) constitués par le fonds en amont. C’est, par exemple, le cas de Creadev : « Avoir un bureau à New York est une réelle valeur ajoutée qui correspond à notre volonté d’accompagnement long terme et à notre vision internationale », souligne Delphine Descamps. Cette vision de partenariat cross-border est partagée par ISAI : « Notre bureau est dédié à l’accompagnement des entreprises françaises de notre portefeuille et à l’investissement dans des entreprises françaises déjà présentes aux US», indique Paul Strachman.
BPIFrance n’est pas en reste. Les fonds d’investissement français multiplient les initiatives pour promouvoir les start-ups françaises aux Etats-Unis en développant des programmes comme le USA Impact, en collaboration avec Business France.
Les fonds d’investissement de moyenne taille sont donc prêts à investir outre-Atlantique, dès lors qu’une opportunité -française- intéressante se présente à eux.
Enfin, certains, comme Creadev, notamment, profitent de leur présence sur le sol américain pour examiner des dossiers de start-ups américaines qui voudraient s’internationaliser, en France ou ailleurs dans le monde.

Des stratégies de communication adaptées

Le choix d’une stratégie de communication est crucial et doit donc être adapté aux objectifs globaux des fonds de private equity. Certains fonds d’investissement français essaient de gommer leurs origines ou, du moins, de se positionner comme des concurrents directs de fonds américains, en embauchant notamment des investisseurs américains dotés de réseaux et d’un beau track-record aux Etats-Unis. Ces fonds d’investissement font alors de leur présence aux Etats-Unis un élément constitutif de leur ADN. D’autres encore, la majorité en réalité, décident de communiquer en direction des entreprises françaises via des blogs ou la participation à des événements de place afin de se constituer un dealflow de qualité de start-ups désireuses de s’internationaliser.
En termes de communication, la présence aux Etats-Unis permet enfin d’importer les Best Practices et de jouer la carte américaine comme un réel « plus ». C’est le cas d’ISAI qui tend à innover avec des opérations de communication « disruptives » sur le marché français, directement inspirées des pratiques et des problématiques de fond du marché américain (qui feront l’objet d’une prochaine chronique).
Pour n’en citer qu’une, Paul Strachman est à l’origine du grand événement organisé en septembre dernier à Paris autour de l’Intelligence Artificielle, un thème très en vogue aux US et sur lequel la France dispose d’un fort potentiel. En rassemblant tous les acteurs d’un secteur, (fonds, sociétés, chercheurs, conseils intéressés par ces questions) et en s’associant, pour l’événement, à des fonds d’investissement américains, ISAI fait vivre tout un mouvement tech. « Notre objectif, via cette conférence, est de créer un pont pour les start-ups entre la France et les US. Le sujet de l’Intelligence artificielle est particulièrement intéressant puisque la France est en pointe en la matière et l’écosystème est déjà vivant. Il nous est donc paru pertinent de créer un lieu d’échanges pour faire émerger des start-ups françaises et partager leur savoir », note Paul Strachman. Au total, ce sont 400 personnes qui se sont retrouvés au sein du Hub BpiFrance pour échanger sur les applications pratiques et l’avenir de l’AI.

Le pari de s’implanter aux Etats-Unis peut donc se révéler payant, à la condition de bien connaître ce marché, unique en son genre et que l’on ait défini une stratégie bien précise. Les fonds  d’investissement français ont beaucoup à y gagner, en proposant des passerelles aux entreprises françaises et en s’inspirant d’un pays qui est en avance dans de nombreux domaines. Une chose est sûre : le mouvement n’est pas prêt de s’arrêter !

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RP: les sites & app indispensables, une petite sélection à destination des start-ups

Que vous soyez une start-up qui souhaite gérer ses propres relations presse en direct ou communicant en agence, Internet vous offre une large palette d’outils pour optimiser votre communication – et votre temps- à titre gratuit. Parmi les centaines de sites dédiés aux RP, voici une sélection des meilleurs outils trouvés sur la toile à destination des communicants.

· Construisez-vous un fil d’actu sur mesure: au-delà des Google Alerts, le fil d’actualité Feedly permet d’agréger les articles de votre secteur en temps réel. Rien de plus efficace pour effectuer une veille sur les tendances et angles adoptés par les médias sur vos sujets de prédilection.
· Illustrer vos communications sur les réseaux sociaux: avec un peu de pratique, le site Piktochart vous permet de construire de belles infographies ou posters. De leur côté, les sites Canva et Recite vous aident à construire des images pour mettre en valeur une citation ou un titre sur les réseaux sociaux.

· Affutez vos textes en anglais:  Hemingway App est LE correcteur en ligne le plus performant dans la langue de Shakespeare. Vous copiez-collez vos textes et l’appli signale les fautes d’orthographe, de grammaire mais également les termes confus, les phrases trop longues et les répétitions.

· Testez le titre de vos communiqués de presse (en anglais) Advanced Marketing Institute. En copiant un titre de CP sur le site, on vous en indique sa valeur marketing émotionnelle. Autrement dit, il vous donne en quelques secondes et gratuitement le pourcentage de chances que le lecteur lise le reste du texte.

· Organisez votre travail en vous focalisant sur une seule tâche: Self Control App est un petit logiciel gratuit qui bloque, pour une période définie par vos soins, l’accès à tous les sites qui pourraient altérer votre concentration. Ainsi, il écarte toute tentation d’aller consulter sa boîte email ou les réseaux sociaux.

· Simplifiez la relecture de communiqués en interne: Usez et abusez de Google Drive pour mettre en commun les documents de communication. Les communiqués de presse peuvent circuler jusqu’à 20 fois dans une même entreprise avant leur version définitive. La possibilité d’avoir un seul document qui enregistre les modifications de toutes les parties prenantes fait gagner un temps précieux… et permet de retracer facilement l’évolution du texte.

· Trouvez l’adresse email des journalistes facilement. Si vous ne disposez pas de base de donnée de journalistes à jour, vous pouvez (gratuitement!) obtenir l’adresse de votre destinataire. Grâce à SellHack, il suffit d’avoir son nom ainsi que le titre de sa publication : en moins d’une seconde, on vous donne son email pro.

· Accédez aux attentes des journalistes: aux Etats-Unis, plusieurs sites référencent quotidiennement les demandes d’interview des journalistes. Parmi les plus efficaces, HARO et Media Diplomat vous avertissent en temps réel et/ou plusieurs fois par jour des sujets en cours traités par les journalistes et les opportunités de prise de parole qui y sont associées. En France, on ne trouve hélas aucun équivalent gratuit.

· Evaluez et comparez votre impact sur le web: à partir d’un mot clé, le site Buzzsumo vous donne l’ensemble des articles parus sur un sujet donné et le nombre de partages sur chaque réseau social. Un outil précieux quand on souhaite comparer son écho médiatique avec celui de ses concurrents.

En espérant que cette petite sélection puisse adoucir et animer votre rentrée!

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Rencontre avec un pro des médias…. Julian Sancton du magazine Departures

Journaliste depuis plus de 10 ans pour les publications américaines les plus prestigieuses, Julian Sancton révèle l’envers du décor des médias américains. Ce passionné de culture est actuellement Senior Features Editor au sein de la rédaction de Departures, bimestriel de luxe consacré aux voyages. Ses derniers reportages ont porté sur des sujets aussi divers que le Musée du Louvre à Abu Dhabi ou l’île privée de Marlon Brando.
Anna : En guise d’entrée en matière, pourriez-vous nous raconter la façon dont vous êtes devenu journaliste et décrire votre parcours professionnel ?

Julian : Après un bac en France et des études d’histoire aux Etats-Unis, j’ai travaillé pour une maison de production de documentaires, puis, je suis rapidement entré à la rédaction de Vanity Fair comme stagiaire. J’y suis resté 7 ans, pendant lesquels j’ai gravi les différents échelons. Ensuite, j’ai intégré le magazine Esquire pour développer une appli sur Ipad. Ce projet était passionnant car, à l’époque, on pensait que le web sauverait l’industrie, voire remplacerait le papier. Je suis ensuite passé chez Bloomberg comme « editor » et ai travaillé en freelance en tant que « writer » pour différentes publications (Esquire, Playboy, The New Yorker…). Ici, les journalistes changent régulièrement de magazine mais souvent au sein d’un même secteur. Il n’est pas rare de revoir les mêmes têtes au fil des années d’une rédaction à l’autre, dans le domaine du luxe par exemple. Je suis aujourd’hui Senior Features Editor spécialiste de la culture, de la technologie et des voyages chez Departures, magazine de luxe du groupe Time Inc.

Les titres et fonctions ont des acceptions très différentes aux Etats-Unis. Quand on parle de « writer », qu’entend-on ici ?

Aux Etats-Unis, le concept de « writer » est très particulier et n’a pas de réel équivalent en France. Le « writer »  est quelqu’un qui vit de son écriture au sens large : il peut être rédacteur dans les médias mais aussi pour des entreprises, des associations et il peut travailler sur une large palette de sujet. C’est, globalement, un producteur de contenu. En France, le métier de journaliste recouvre un statut professionnel à part entière et est entièrement dédié aux médias.

L’organisation au sein des rédactions est-elle également très différente  aux Etats-Unis ?

L’organisation américaine est en effet très spécifique et extrêmement hiérarchisée. En dessous du rédacteur en chef (« Editor in chief») il y a une série d’ « Editors ». Ces derniers, au fil des années, obtiennent des promotions ou des grades, un peu comme à l’armée. L’ordre hiérarchique est, en général, le suivant : « editorial assistant < editorial associate < assistant editor < associate editor < senior editor < articles editor < senior features editor < deputy editor < editor in chief». Plus on grimpe dans cette hiérarchie, moins il y a de monde car, à chaque étape, il y a un gros écrémage. Tout en haut, le editor in chief est souvent très expérimenté : cette fonction est très prestigieuse ici… et peut parfois être rémunérée des millions de dollars. Chaque Editor, quel que soit son rang, dirige un pool de « writers », free-lances ou employés, que l’on nomme une « stable » (étable en français) mais qui ne sont pas rattachés à un seul editor. Le rôle de ces Editors est de réécrire, de relire et de corriger les articles de ses « writers », de trouver des idées nouvelles, d’indiquer des grandes lignes ou des angles à ces derniers.

Quelles répercussions concrètes a ce type d’organisation sur le produit final ?

Il faut savoir que chaque article qui est publié a été relu par le « writer », son « editor », le « copy editor » (qui corrige les fautes formelles), le « Editor in Chief» et, personnage clé, le « fact-checker ». Ce dernier n’a pas d’homologue en Europe. Il s’agit d’un correcteur qui est chargé de vérifier l’orthographe des patronymes mais surtout des sources des journalistes. Il y a un à deux « fact-checker » dans chaque rédaction pour investiguer la véracité de l’information.

Comment expliquez-vous cette obsession pour la vérification des articles ?

Aux Etats-Unis, les médias de premier plan sont extrêmement attachés à l’objectivité et à la véracité de l’information qu’ils publient. Leur image se joue fondamentalement sur ce critère qualitatif. Il y ainsi un grand nombre de règles tacites respectées de tous. En voici quelques-unes : on cite toujours sa source, c’est une obligation. A partir de trois sources concordantes et sans lien entre elles, on estime que l’information est vérifiée. Le « fact-checker » s’assure donc que les sources se recoupent en demandant des preuves aux journalistes (e-mail, enregistrement, vidéo…). Autre règle : lorsqu’un journal met en cause quelqu’un (CEO, homme politique, société), il accorde automatiquement un droit de réponse à ce dernier afin d’équilibrer le discours. Nous sommes dans la recherche permanente de neutralité et de « fairness » pour équilibrer les points de vue au sein de la partie reportage, toujours bien distincte de la partie « opinion ».

Quelle comparaison pouvez-vous faire à ce sujet avec la presse européenne ?

Je dirais que la presse française est une presse d’opinion, dans laquelle l’orientation politique prend parfois le pas sur les faits réels. Grand lecteur du journal Le Monde, je suis parfois étonné de trouver des fautes de fond et de forme (notamment dans les noms propres) malgré la qualité de ce quotidien. Certains articles ne passeraient pas aux Etats-Unis. Quant aux journalistes anglais, avec qui nous collaborons souvent, ils ont tendance à dire que nous, Américains, sommes trop rigides quant au « fact-checking ». Pour ma part, j’admire vraiment l’écriture des journalistes anglais… même si ils ont parfois tendance à être peu scrupuleux. Il m’est arrivé de travailler avec un grand journaliste anglais qui invente souvent ses sources. Enfin, autre grande différence d’approche médiatique : alors qu’en France la presse quotidienne suppose que les lecteurs sont au courant de tous les sujets—au point de faire allusion à des intrigues complexes avec les seuls mots « l’affaire x, »—la presse américaine, elle, a tendance à toujours tout remettre en contexte en préambule d’un article. Le résultat est que quelqu’un qui lit un journal américain après une longue absence n’a aucun mal à comprendre les articles, ce qui ne serait pas le cas en France.

On sait qu’à New-York, il y a 20 attachés de presse pour un journaliste. Les relations entre le monde des RP et celui des médias sont-elles complexes ?

Avec l’essor des agences de RP, on constate que, nous, journalistes, sommes extrêmement sollicités. Je reçois plusieurs centaines d’emails par jour, je suis donc obligé d’effectuer un tri rapide. Tout d’abord, je ne porte mon attention que sur les emails qui sont personnalisés et qui me sont vraiment destinés—sauf bien sûr si l’expéditeur est une institution que je connais déjà bien. Je mets de côté les messages envoyés à plusieurs journalistes en même temps et les emails trop « léchés » (type publicité avec photos). Un email peut parfois me donner une bonne idée d’article, c’est pourquoi j’ai l’habitude de conserver les messages dans ma boîte même si je ne les ouvre pas dans un premier temps. Un tour rapide dessus peut m’inspirer un sujet. Par ailleurs, je pense que les attachés de presse ne doivent pas hésiter à faire des relances personnelles par mail ou par téléphone (auquel je réponds rarement mais dont le répondeur peut écrire un message que je reçois dans ma boîte email). Je fais rarement des rencontres ou des déjeuners RP et lorsque cela arrive, il faut que la relation existe depuis longtemps et soit solide. Ou que je sois déjà passionné par le sujet.

Un dernier mot sur l’actualité du moment : que pensez-vous du traitement médiatique américain local de la campagne présidentielle ?

A chaque élection, les commentateurs se plaisent à dire que l’on assiste à une campagne très différente, inédite. Je dirais que, pour une fois, ce poncif est justifié. D’une part, avec Donald Trump, on se retrouve avec un candidat sans scrupules et sans respect pour les médias. Il a pris la main sur les réseaux sociaux via son compte Twitter personnel pour s’exprimer auprès du grand public. Aussi, il passe d’un sujet à l’autre sans transition pour prendre au dépourvu la presse. Cette dernière ne sait pas sur quel pied danser : dès qu’il lance un sujet polémique, les médias travaillent dessus pour contrer ses arguments mais il passe à une autre thématique. Comme je le disais, nous sommes ici très soucieux du fact-checking mais à cette vitesse, c’est peine perdu ! Nous sommes pris de court en permanence. De son côté Hillary Clinton, qui avait une méfiance viscérale de la presse voit aujourd’hui que les médias sont incontournables. On sent un changement opérer chez elle. La fin de la campagne sera très intéressante de ce point de vue.

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Start-ups françaises : la prudence s’impose pour communiquer avec succès aux Etats-Unis

Les grandes success stories des frenchies aux US font rêver médias et entrepreneurs en France. Neolane, racheté à prix d’or par Adobe, ou, plus récemment, Sticky Ads, repris par le géant américain ComCast, nous font croire à un avenir prometteur pour les jeunes entreprises sur le Nouveau Continent.
Pourtant, un sondage auprès de start-uppers français présents aux Etats-Unis nous enseigne que le premier défi -et pas des moindres- est d’acquérir une notoriété locale.
Dans les faits, il s’agit sans doute de la tâche la plus complexe pour une entreprise étrangère. Différences culturelles fondamentales, pléthore de petites entreprises techs, myriade de médias dont les modèles déconcertent parfois : autant d’obstacles de taille à surmonter. Après m’être entretenue avec plusieurs entrepreneurs, j’ai dressé une liste pratique des DO et DON’T des RP outre-Atlantique, à destination de ceux qui veulent réussir à vivre leur rêve américain.

DON´T :

  • Se précipiter. L’écosystème des start-ups américaines est très différent de l’environnement français. Ici, aux Etats-Unis, les jeunes entreprises sont très nombreuses, hyperactives et très créatives dans leur communication. Comme le résumait un start-upper récemment débarqué : « le marché des start-ups est très bruyant aux US. Faire entendre sa voix est un vrai défi, il faut savoir prendre du recul sur cet écosystème ». Or, nombreux sont les entrepreneurs qui se jettent à corps perdu dans la communication et les RP avant même d’avoir fait un état des lieux de leur marché. En parallèle, les journalistes ont ici d’autres attentes, fondées sur des relations privilégiées de long terme. Prendre son temps permet de construire des liens avec les médias, de  tester ses messages et de bien identifier les canaux qui permettent de faire la différence.
  • Arriver en terrain conquis. « En France, quand on est un entrepreneur à succès, on est un superman. Quand on arrive aux US, on est au pays des supermen, on est comme tout le monde… certains égos en souffrent beaucoup », me confiait un start-uppeur installé à New-York depuis plusieurs années. Les entrepreneurs se comptent par centaines de milliers aux Etats-Unis. Un nom célèbre dans la tech ou des succès passés en France ne suffisent donc pas à se différencier de la masse des entrepreneurs locaux.  Un autre start-upper me confiait : « en arrivant ici, il faut considérer que l’on repart à zéro en termes de communication et de notoriété. Il faut être prêt à refaire le même chemin que dans l’Hexagone ».

 

  • Faire aveuglément confiance aux agences de RP. Nombreuses sont les mésaventures d’entrepreneurs français qui m’ont été rapportées. L’un d’entre eux affirmait même que le start-uppeur français est le « bon client » par excellence pour les agences locales. Elles sont, en général, nombreuses à vous appeler et savent afficher une image de spécialiste des RP dans la tech. Méfiance : avant de s’engager, mieux vaut se renseigner sur les résultats réels de ces agences et contacter leurs anciens clients. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les tarifs sont élevés, même pour les petites entreprises… et ne garantissent en aucun cas les résultats. Ainsi un entrepreneur m’a-t-il confié avoir dépensé plus de 12 000 euros par mois pendant un an… pour n’obtenir aucun article ! Le coût d’entrée est très élevé : réfléchissez à deux fois avant de signer.

 

DO :

  • Avant de communiquer, repenser son positionnement. Parmi les grandes légendes des RP outre-Atlantique, il y a l’appli Slack (logiciel de chat) dont les fondateurs ont très vite été soutenus par les médias. Dans un article de Business Insider, ils dévoilent leur stratégie de communication fondée sur le concept de « Big Idea ». Cette dernière est une vision du monde différente, novatrice et propre à une entreprise. La grande idée de Slack est de dire que cette appli universelle dote le client d’une organisation collaborative pourvoyeuse de croissance. En la déclinant en éléments de story-telling simples, clairs et novateurs (« Slack va tuer l’email »,  « Slack est le prochain Microsoft »), Slack a très rapidement suscité l’intérêt des médias.  A noter : cette start-up n’a pas eu de budget marketing jusqu’en 2015… mais une excellente couverture médiatique ! Cet exemple illustre la prise de recul nécessaire à des entreprises qui veulent communiquer de façon efficace et économique.  Pensez d’abord à formuler une « Big Idea » pour ensuite la décliner sur ce marché spécifique.
  • Retravailler ses messages  pour ce marché spécifique. « De par leur histoire et leur culture, les Américains ne reçoivent pas les messages de la même façon », indique Hervé Brunet, CEO de Sticky Ads. Si l’on ne peut pas dresser ici la liste exhaustive des différences de perception, voici néanmoins quelques idées pour adapter sa communication: « Ici, par exemple, il faut décrire le produit de façon très concrète, en soutenant chaque argument par des éléments factuels mesurables », explique Hervé Brunet. Le fact checking est, en effet, une habitude pour les médias mais également pour les journalistes. Afficher ce que votre entreprise apporte concrètement à ses clients est essentiel: il faut toujours chiffrer les gains, les bénéfices ou les économies que permettent votre produit. Un VC habitué à accompagner les start-ups françaises outre-Atlantique précisait : « ici, on est plus terre-à-terre qu’en France, on vend des produits dans ce qu’ils ont de plus matériel, on est loin du concept ».  Toujours sur la forme des messages, il faut être concis et avoir une catchline forte et différenciante.
  • Adopter une vision de long terme. Soignez vos relations avec les médias et envisagez-les sur le long terme. Aux Etats-Unis, il est aisé de contacter les journalistes directement par mail ou sur Twitter et d’engager la conversation. Cela vous permettra de préparer le terrain pour le jour où vous aurez une annonce à faire. Par ailleurs, ne ciblez pas tout de suite les grandes publications. Ici, tout le monde rêve d’un article dans Techcrunch, qui signe la consécration ultime de la jeune entreprise US. Cette idée reçue est à prendre avec des pincettes. Il est bien plus utile, pour multiplier les chances d’obtenir une couverture médiatique, de se constituer un réseau limité de journalistes au sein de multiples publications de moindre ampleur..

Vous l’aurez compris, l’aventure américaine est pleine de surprises. Il faut savoir s’y préparer en amont et apprendre de ses erreurs au fil du temps. Pour conclure, voici un verbatim qualitatif, tiré d’échanges avec des entrepreneurs français installés aux Etats-Unis :

  • Pour obtenir une couverture médiatique à coup sûr, il faut soit être soutenu par un VC connu, soit signer avec un grand client local soit, enfin, recruter une star US dans votre domaine 
  • Les Etats-Unis sont aussi le cimetière de start-ups françaises
  • Avant de se lancer, il faut savoir quelle histoire on veut raconter et si elle fait sens pour des Américains
  • Il n’y a pas de chemin idéal en RP ici mais beaucoup de chemins à éviter à tout prix
  • S’installer aux Etats-Unis, c’est ré-apprendre l’humilité pour un entrepreneur

Anna Casal – @ci_anna

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Digitalisation des médias : la réalité virtuelle a-t-elle un avenir ?

Le New York Times distribue des casques de réalité virtuelle à ses abonnés, ABC propose des reportages à 360º sur des parades militaires nord-coréennes, le Los Angeles Times nous offre une visite plus vraie que nature d’un cratère sur Mars. Depuis quelques mois, les grands journaux américains affichent leur engouement pour ce nouveau type de journalisme qui propose au spectateur une expérience en immersion totale. Mode ou tendance durable ?

La réalité virtuelle, une tendance lourde de 2016

Qui n’a jamais eu envie d’essayer l’Oculus Rift, bientôt commercialisé en version finale, aux Etats-Unis, pour quelques centaines de dollars ? Porté par le secteur des jeux vidéo, le marché du casque, qui transforme votre smartphone en « sas » vers un autre monde, atteint d’ores et déjà 700 millions de dollars cumulés sur plusieurs années. Et cette tendance devrait s’affirmer et dépasser le cadre des jeunes gamers. Selon SuperData Research, 200 millions de familles seront équipées d’un casque en 2020 dont l’usage ne sera plus qu’à 75% récréatif.

Du côté des financeurs, les intérêts convergent, naturellement : les investissements dans les technologies liées à la réalité virtuelle ne se sont jamais aussi bien portés, augmentant de 27% en 2015 pour atteindre 620 millions de dollars. Ils devraient poursuivre cette croissance en 2016. La réalité virtuelle couvre un grand nombre de domaines. Le rapport de la Knight Foundation, qui fait référence en la matière, estime que 54,5% des investissements est utile, directement ou indirectement, au développement de ce nouveau type de reportages à 360º.

Le secteur des médias, outre-Atlantique, voit dans cet essor une opportunité à saisir et le vecteur d’un nouveau type de journalisme prometteur, celui des reportages en réalité virtuelle. En 2015, 12 groupes de médias ont produit 60 projets de journalisme « en immersion ». Le New York Times, toujours prompt à réinventer son modèle économique et très en phase avec l’innovation, s’est lancé dans la compétition en proposant à ses abonnés des casques gratuits et un portail dédié qui propose d’ores et déjà des reportages et annonce la couverture des JO de Rio 2016. Le Wall Street Journal, lui, nous embarque dans un grand huit où l’on parcourt la courbe du Nasdaq avec ses hauts et ses bas. D’autres médias spécialisés ont vu le jour pour proposer uniquement des reportages à 360º.  C’est le cas de NextVR qui se présente comme le futur Netflix de la réalité virtuelle. Sa force ? Pouvoir placer des caméras de VR de façon stratégique lors d’événements sportifs, avec la NBA notamment, pour que le spectateur puisse suivre l’action mais aussi se retourner de son propre gré pour voir les réactions de l’entraîneur et les joueurs hors-champ. Ce petit groupe de médias a déjà passé des accords de partenariat avec des chaînes de médias majeures, comme Fox Sports.

Une innovation qui suscite le doute

Y aurait-il un avant et un après de la VR ? Pourquoi parle-t-on d’une révolution des médias ? Principalement parce que le journalisme d’immersion rompt avec les codes traditionnels du reportage, et cela à plusieurs niveaux. Le spectateur devenant l’acteur du documentaire, ou, du moins, ayant le choix de s’y promener à sa guise, en deviendrait-il aussi le narrateur ? Le regard du journaliste s’effacerait-il au profit de la réalité objective ? « Ce nouveau type de documentaire nous fait assister à une nouvelle façon de raconter les événements, explique Cécile Juan, réalisatrice de documentaires. Le journalisme en réalité virtuelle fait croire qu’on assiste à un spectacle objectif. Or, cela reste une illusion : comme dans un reportage classique, le choix du sujet et de la position de la caméra est, en soi, déjà une prise de parti».

Certains évoquent aussi des risques d’une telle technologie sur les spectateurs. Par ce nouveau type de journalisme, on dévoile une réalité parfois très brutale au spectateur… sans pour autant lui donner de vraies clés de compréhension via une voix off ou une narration linéaire qui introduirait le fond. De la rencontre de réfugiés syriens  aux attaques terroristes de Paris en passant par une vidéo sur Tchernobyl, on est plus « parachutés » qu’embarqués avec un journaliste… et ce, au sein d’environnements souvent violents. Des questions éthiques non encore résolues font surface au sein des milieux journalistiques : faut-il créer une charte d’avertissement pour les publics sensibles (enfants, vétérans de guerre, …) ? Comment préserver l’anonymat des passants, de sources journalistiques, de certains lieux ?

La réalité virtuelle et les communicants

Comme le note le rapport de la Knight Foundation, le marché de la publicité dans le domaine de la réalité virtuelle est encore en friches. Ceux qui s’y sont aventurés sont encore peu nombreux et n’avaient pour ambition que de réaliser des tests grandeur nature, sans stratégie de communication de fond. Jessica Yu, du Wall Street journal affirme : « La monétisation du secteur fait débat mais, en tant qu’entreprise, nous ne sommes encore qu’aux prémices de ce que pourrait être la publicité ou communication de marque dans le domaine de la réalité virtuelle ». Placements de produits astucieux, publicités filmées à 360º en guise d’ouverture ou insertion de liens vers les sites des marques, les possibilités restent encore très ouvertes… Mais les recettes publicitaires vont vite devenir indispensables pour financer des reportages très onéreux, évalués à 15 000 dollars pour 4 minutes !

Vecteur de nouvelles formes de journalismes –et de communication- innovants mais toujours en devenir, la réalité virtuelle cherche encore ses marques malgré l’enthousiasme qu’elle suscite. Avec les limites qui lui sont inhérentes, cette tendance ne peut prétendre être LA planche de salut du journalisme et des médias. Il faut surtout y voir une nouvelle approche de l’information, « brute » mais complémentaire des médias traditionnels, que sont le texte, la vidéo et l’image.

Pour se familiariser avec cette technologie, voici quelques liens utiles :

Anna Casal – @ci_anna

 

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Le WIN forum New-York ou comment dépasser les clichés sur les femmes dans l’innovation

Extension new-yorkaise de la Journée de la femme digitale, le Women in Innovation Forum NY a tenu toutes ses promesses, pour sa première édition. L’évènement, conçu et organise par Catherine Barba (@cathbarba) -papesse du web que l’on ne présente plus dans le milieu de la tech- propose une approche très américaine et résolument moderne des problématiques féminines dans l’écosystème des start-ups outre-Atlantique.

Placée sous le signe de l’optimisme et tournée vers le futur, la conférence a réuni cinq panels de femmes de premier plan autour de questions savamment formulées et de thèmes audacieux qui évitent l’écueil des cliches sur les femmes : Quand est-ce qu’une femme créera le prochain Google ? Femmes, prenez place à la table de l’innovation ou encore Devez-vous dire aux investisseurs que vous êtes une femme ? Un public composé de 550 start-uppeurs, investisseurs et aspirants entrepreneurs, assistait à ce débat passionnant.

Débutant par quelques statistiques peu reluisantes sur la place accordée aux femmes dans ce domaine, on apprend néanmoins qu’une évolution -positive- est en cours. Aujourd’hui, seuls 7% des associes dans les 100 premiers fonds de VC sont des femmes, le double d’il y a trois ans. Du côté des entrepreneurs, 18% des start-ups sont fondées par des femmes contre 9% en 2009. De plus, au sein de cet écosystème, on apprend que les femmes ont une moindre propension à faire appel à l’aide des fonds. Les femmes lancent des entreprises avec, en moyenne, 50% d’argent en moins que les hommes. Seul 3,6% des entrepreneuses sont soutenues par des fonds de capital innovation contre 14% des entrepreneurs.

VC is a boys’ club

Pour celles qui envisagent une levée de fonds, les intervenantes, toutes actives dans le domaine de la tech outre-Atlantique, n’ont pas hésité à donner des conseils très pratiques. De fait, le monde des VC est principalement constitue d’hommes qui ont une inclination naturelle à aider des entrepreneurs de leur sexe, même si la tendance évolue positivement selon Techcrunch (voir graphique ci-dessus).

 

Présenter un pitch quand on est une femme est un défi et demande un effort d’adaptation à cet auditoire spécifique. Tout d’abord, il faut se sentir légitime. Les statistiques montrent ainsi que les femmes ont toujours tendance à s’excuser en début de réunion (la présentation ne fonctionne pas, on a deux minutes de retard, on met du temps à s’installer), ce qui nous place en position de faiblesse d’emblée. Il ne faut pas non plus hésiter à aller pitcher seule, ce que les investisseurs apprécient toujours, et à répondre soi-même aux questions des VC, même les plus compliquées, en reconnaissant toujours que ce sont de bonnes questions. Répondre directement et sans détours, aller droit au but. Avoir le cran de conduire la réunion de bout en bout et ne pas paniquer quand les choses ne prennent pas la direction que l’on avait espéré.

De par leur éducation, les femmes ont enfin tendance à vouloir effacer leur personnalité pour ne pas embarrasser leur interlocuteur. Une conception passéiste du comportement attendu des femmes que Kathryn Finney (voir bio ci-dessous) a élégamment balaye du revers de la main. Comme elle le dit si bien : « si vous ne vous mettez pas en avant dans toute votre singularité, la personne qui est en face de vous n’osera pas non plus se dévoiler… ce qui finira par être stérile et inconfortable pour tout le monde ».

On notera que le thème de la solidarité entre femmes est revenu à plusieurs reprises lors de cette journée dans le but de faire évoluer une industrie de Capital Innovation vers plus de diversité.

Comment entreprendre ?

Toutes les role-models présentes à la conférence nous apprennent qu’il ne faut pas confondre arrogance et confiance en soi. S’affirmer et croire en son idée est la clé de la réussite pour convaincre, qu’on soit un homme ou une femme. La présentation de quelques success stories (de videdressing.com à Ruby Receptionnists) par des entrepreneuses en constitue la preuve concrète. Ce qui est frappant, dans l’ensemble de ces parcours, est toujours l’originalité des parcours et le démarrage a toute petite échelle de projets très personnels au départ.

L’auteur Kelly Hoey a su conclure sur une tonalité encourageante pour toutes celles qui envisagent l’aventure entrepreunariale. Parmi ses conseils, on retient particulièrement la formule suivante :

Build your expertise : sachez vous spécialiser et trouver en vous ce qui vous différencie. Cultivez cette expertise pour en faire une force.

Build your network : sachez vous entourer IRL et sur les réseaux sociaux par ceux qui pourront vous aider. L’entreprenariat peut démarrer par des échanges de services et l’écoute de conseils de la part de ceux qui ont réussi.

Build your bank account: l’argent est le nerf de la guerre, il ne faut pas l’oublier.

Bref, comment ne pas avoir envie d’entreprendre face à l’enthousiasme contagieux de Catherine Barba et de ses invites ? Le WIN forum NY a largement réussi son pari, celui de créer une communauté de start-uppeuses prêtes à croquer l’avenir à pleines dents. Et ensemble !

Le top 5 phrases entendues au Win Forum NYC 2016 :

  • « On ne rend service a personne quand on efface sa propre personnalité »
  • « Les femmes, en tant que consommatrices, ont un poids plus important que les hommes dans l’économie. Il faut qu’elles réalisent enfin qu’elles détiennent un vrai pouvoir »
  • « Les filles, ne commencez jamais une réunion en vous excusant »
  • « Tout repose sur l’intention qui est la vôtre, si vous n’insistez pas, les choses n’arriveront pas d’elles même »
  • « Rêvez beaucoup, rêvez en grand mais commencez par créer de petites victoires »

Le top 3 des intervenants à suivre sur Twitter :

Kathryn Finney (@kathrynfinney) : fondatrice de Digitalundivided, elle a reçu de nombreuses récompenses pour son soutien à la diversité dans le monde de la tech aux Etats-Unis. Son fil twitter est une source inépuisable de conseils aux femmes qui souhaitent entreprendre. Elle poste également de nombreuses études et statistiques sur la féminisation (naissante) de l’industrie.

Kelly Hoey (@jkhoey) : Ancienne avocate convertie à la tech, Kelly est aujourd’hui auteur, journaliste, investisseur, pod-casteuse (BroadMic). Ces multiples casquettes et sa longue expérience au sein de l’écosystème américain des start-ups lui permettent aujourd’hui de dispenser de bons conseils aux femmes qui veulent entreprendre. Si vous voulez connaitre tous les secret pour construire un réseau professionnel, il faut attendre la sortie de son prochain livre Build your dream network (prévu pour 2017)… ou la suivre sur Twitter !

Jenny Fielding (@jefielding) : Managing director de Techstars, fonds et accélérateur pour start-ups, Jenny conseille les entrepreneurs et les oriente vers les bons interlocuteurs (conseils, fonds, mentors). Sensible aux projets des femmes, elle poste des articles de fonds et des portraits de start-ups sur son fil. A suivre pour creuser des sujets très divers mais toujours très tech.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le top 10 des VC américains à suivre sur les réseaux sociaux

  • Marc Andreessen (@pmarca) Fondateur de Netscape, créateur de Mosaic, Marc Andreessen utilise les réseaux sociaux comme une extension de la vraie vie. Naviguer sur son fil twitter, c’est purement et simplement entrer dans les méandres de la pensée d’un pro de l’innovation.
  • Mark Suster (@msuster et msuster) Pionnier et leader de la communication sur les réseaux sociaux, Mark Suster déploie des trésors d’inventivité pour promouvoir le monde des entrepreneurs et le milieu de la tech. Un exemple à suivre.
  • Rich Miner (@richminer) Dirigeant de Google Ventures sur la côte Est, Rich Miner est à la pointe de l’information et toujours le premier à tweeter les breaking news. Idéal pour suivre en temps réel la tech outre-Atlantique.
  • Chris Sacca (csacca: VC reconnu de la Sillicon Valley, Chris Sacca fait un usage régulier de Snapchat avec son associé de Lowercase Capital, Matt Mazzeo (mmazzeo). Leur idée? Partager leur aventure quotidienne de VC.
  • Fred Wilson (www.avc.com) Avec un post par jour, le blog de Fred Wilson est riche en informations pour les VC comme pour les entrepreneurs. De vidéos en notes en passant par des comptes rendus de conversations, il fédère une large communauté.
  • Shervin Pishevar (@shervin) Un des premiers investisseurs de Uber ou Airbandb, superstar outre-Atlantique, il nous renseigne sur l’industrie des start-ups et du capital innovation. Plutôt que nous assommer de conseils en tous genres, il choisit approche transverse pour aborder l’innovation.
  • David Biesel (GenuineVC) Investisseur chez Nextview, le blog de David aborde des sujets très concrets qui permettent aux entrepreneurs de réussir. Une mine de conseils pratiques.
  • Paul Flanagan (@pcflanagan) Fondateur de Sigma Prime Ventures et VC depuis vingt ans, son approche est très financière et technique. Spécialiste de la modélisation financière, il renvoie souvent sur le blog du fonds qui recèle une mine d’infos pour les start-uppers.
  • Christine Herron (@christine) En suivant Christine, investisseur chez Intel Capital, vous rentrerez dans le quotidien d’un investisseur. Son approche, personnelle (elle y mêle vie perso et pro) et rafraîchissante, rend cette industrie humaine, voire joyeuse. Parfois.
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Etats-Unis : quand les VC réinventent leur communication

Nourris à l’innovation et à la créativité des jeunes pousses qu’ils soutiennent, les fonds de capital innovation américains multiplient les façons de communiquer et usent de canaux inédits pour toucher leur audience. Dans un milieu où la compétition est féroce et les acteurs de plus en plus nombreux et puissants – 12,1 milliards investis dans des start-ups au seul premier trimestre 2016-, les Venture Capitalists n’hésitent plus à se réinventer pour se faire connaître et, surtout, pour faire vivre leur écosystème.

Twitter, l’incontournable

Dans cette bataille, Twitter est, sans surprise, le réseau privilégié des Business Angels et des VC.
A l’image de Jason Calacanis (@jason) avec 266.000 abonnés et pionnier en la matière, ces influenceurs d’un nouveau genre ne se contentent pas de promouvoir leurs investissements : ils distillent des conseils et des encouragements à destination des jeunes entrepreneurs. Sur Twitter, les investisseurs dévoilent souvent les dernières avancées en matière de technologie et, par dessus tout, leurs applications pratiques, souvent plus parlantes. Plus que telle ou telle start-up, ils aiment à souligner l’émergence d’une tendance de fond en laquelle ils croient… et/ou dans laquelle ils souhaiteraient investir. La méthode consiste principalement à retweeter des vidéos ou des articles d’experts.
Parmi ces twittos influenceurs venus du monde du Capital Innovation, on remarque notamment le travail de Mark Andreessen (voir notre top ci-dessous), fondateur de Netscape devenu VC en Californie. Avec plus de vingt tweets par jour, il a inventé avec son fonds a16z le concept de tweetstorm dédié à son industrie. En une dizaine (parfois plus) de tweets bien calibrés, il développe un argumentaire sur une sujet pointu. De la mort du PC au Cycle de l’innovation, les sujets évoqués font réagir toute la communauté du Capital Innovation outre-Atlantique. On retrouve sur le site du fonds la compilation de tous ses messages.

Snapchat, Periscope et podcasts : les nouvelles tendances

D’autres VC vont beaucoup, beaucoup plus loin pour faire vivre l’écosystème de l’innovation. Lier le fond et la forme est le leitmotiv de Mark Suster, LE VC américain qui communique le plus. A côté d’un fil Twitter qui rassemble plus de 246.000 abonnés, ce quadra est devenu le pape de Snapchat. Dans un récent article, le sérial entrepreneur devenu investisseur chez Upfront Venture va même jusqu’à expliquer comment et pourquoi cette plateforme peut être utile dans le secteur du Capital Innovation. Ses deux arguments ? Il ne faut pas se plaindre de ne pas être entendu par la communauté des 20-30 ans quand on ne s’adresse pas directement à elle. Par ailleurs, si on s’intéresse à la tech et à ses consommateurs, il n’y a pas de meilleur réseau. Sur son compte Snapchat, Mark Suster s’amuse à lancer régulièrement des « Snapstorms », séries de petites vidéos dans lesquelles il creuse un sujet, comme dernièrement celui des applis mobiles, et qui sont accessible pendant un temps limité. Chaque vidéo est courte, simple et facilement assimilable par l’internaute. En parallèle, le réseau social Periscope tire lui aussi son épingle du jeu en diffusant en live les grandes conférences ou démos technologiques. Toutefois, les VC se contentent de l’utiliser comme un complément de Twitter uniquement.

Mais l’autre grande nouveauté dans la communication des VC aux Etats-Unis est l’utilisation grandissante des podcasts. En 2014, le journaliste radio Alex Blumberg a souhaité lancer son propre groupe de média dédié aux podcasts. De l’invention du concept à la levée de 6 millions de dollars, cet entrepreneur a tout enregistré : ses discussions avec son associé, ses pitch devant les fonds, les interrogations et les moments de doutes quand il se confie à sa femme… mais également les discussions des investisseurs entre eux. De tous ces éléments, il a tiré une série sous forme de podcasts sous le nom de Start-upLe programme, qui en est aujourd’hui à sa troisième saison, est un carton d’audience, une référence dans le monde du Capital Innovation… et a inspiré un grand nombre de VC.  C’est ainsi que le fonds a16z, par exemple, a fondé sa propre série sous format audio (voir ici) pour aborder les dernières tendances de la tech, discuter du métier d’investisseur et évoquer les conseils utiles aux entrepreneurs. Le programme de podcast The Twenty Minute VC donne aussi la parole au monde du Capital Innovation sous forme d’interviews en évoquant leurs critères, leurs carrières et leurs problématiques financières.

Du fond, rien que du fond

Comme dans toutes les industries, il y a les faiseurs, les hâbleurs et ceux qui travaillent vraiment sur le fond. Une stratégie de communication ne va pas sans une étude approfondie des sujets. A ce titre, le géant Medium, réseau de partage éditorial, est largement plébiscité par les VC outre-Atlantique. Ces derniers y abordent en profondeur leur expertise via de longs éditoriaux ou textes techniques. Souvent de façon thématique, ils aiment y dévoiler leur savoir, quitte à tweeter un lien vers leur article. D’autres poursuivent l’écriture de leur blog, comme un véritable travail d’investigation qui dure souvent depuis des années. Voici quelques exemples intéressants : Mark Suster (toujours lui !), Tom Tunguz du fonds  Redpoint, Fred Wilson, légende vivante pour les start-uppeurs américains ou encore Andrew Chen.

Revenir à l’essentiel, c’est aussi ce que tentent de faire les fonds autour de dîners thématiques afin d’échanger IRL leur savoir avec une audience sélectionnée. A New-York, on ne compte plus le nombre d’événements de ce type qui réunissent investisseurs, start-uppeurs, journalistes et chercheurs. Un VC me confiait dernièrement : « nous ne voulons pas attendre que les médias s’emparent d’un sujet pour promouvoir nos expertises. Organiser un dîner ne coûte pas cher, c’est enrichissant pour tous les participants et cela fait découvrir une technologie ou une tendance de pointe à un public varié et hétérogène. Ce genre d’événement nous permet d’agir de façon proactive et de guider la curiosité du public ».

Finalement, c’est peut-être là que se cache le secret d’une communication réussie pour un VC : que ce soit par des moyens traditionnels, les réseaux sociaux ou des rencontres, il s’agit prendre le lead sur les sujets d’actualité et les imposer sur la place publique.

Qui est mieux placé qu’un fonds de capital innovation pour savoir ce qui est disruptif, connaître les tendances de demain et les nouvelles technologies ? Faire de son métier, de son savoir et de son positionnement naturel une force dans sa communication est certainement la clé.
Pour terminer, je remercie @Paul Strachman, investisseur chez ISAI (@ISAI_fr) qui connaît le milieu des VC américains comme sa poche et a su me guider dans cette recherche des nouvelles tendances !

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Qu’est ce que le Twitterstorm?

Phénomène propre au réseau social Twitter, un twitterstorm s’amorce lorsqu’un individu publie une information inédite ou controversée suivie d’un hashtag créé ad-hoc. Le sujet est alors repris et référencé de la même façon par les twittos. Quand le phénomène prend de l’ampleur et provoque une vague d’intérêt, le sujet apparaît dans les « Twitter trendings » ou Tendances (vous savez, en haut à gauche de l’écran).

Certains se sont même amusés à créer des catégories de twitterstorm. C’est le cas de Precise, une agence anglaise.

  • Le twitterstorm parfait: Commence sur Twitter, est repris dans les médias traditionnels et atteint ainsi une audience très large, au-delà du réseau social.
  • Le “Storm in a cup”: le sujet génère peu d’intérêt sur le réseau social mais est tout de même repris dans la presse. Un phénomène qui intervient quand les médias cherchent à anticiper une tendance avant son apparition véritable.
  • Le “Twitter-only storm”: c’est le buzz qui commence et s’achève sur Twitter sans jamais en sortir et qui touche un groupe spécifique d’internautes.