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Le WIN forum New-York ou comment dépasser les clichés sur les femmes dans l’innovation

Extension new-yorkaise de la Journée de la femme digitale, le Women in Innovation Forum NY a tenu toutes ses promesses, pour sa première édition. L’évènement, conçu et organise par Catherine Barba (@cathbarba) -papesse du web que l’on ne présente plus dans le milieu de la tech- propose une approche très américaine et résolument moderne des problématiques féminines dans l’écosystème des start-ups outre-Atlantique.

Placée sous le signe de l’optimisme et tournée vers le futur, la conférence a réuni cinq panels de femmes de premier plan autour de questions savamment formulées et de thèmes audacieux qui évitent l’écueil des cliches sur les femmes : Quand est-ce qu’une femme créera le prochain Google ? Femmes, prenez place à la table de l’innovation ou encore Devez-vous dire aux investisseurs que vous êtes une femme ? Un public composé de 550 start-uppeurs, investisseurs et aspirants entrepreneurs, assistait à ce débat passionnant.

Débutant par quelques statistiques peu reluisantes sur la place accordée aux femmes dans ce domaine, on apprend néanmoins qu’une évolution -positive- est en cours. Aujourd’hui, seuls 7% des associes dans les 100 premiers fonds de VC sont des femmes, le double d’il y a trois ans. Du côté des entrepreneurs, 18% des start-ups sont fondées par des femmes contre 9% en 2009. De plus, au sein de cet écosystème, on apprend que les femmes ont une moindre propension à faire appel à l’aide des fonds. Les femmes lancent des entreprises avec, en moyenne, 50% d’argent en moins que les hommes. Seul 3,6% des entrepreneuses sont soutenues par des fonds de capital innovation contre 14% des entrepreneurs.

VC is a boys’ club

Pour celles qui envisagent une levée de fonds, les intervenantes, toutes actives dans le domaine de la tech outre-Atlantique, n’ont pas hésité à donner des conseils très pratiques. De fait, le monde des VC est principalement constitue d’hommes qui ont une inclination naturelle à aider des entrepreneurs de leur sexe, même si la tendance évolue positivement selon Techcrunch (voir graphique ci-dessus).

 

Présenter un pitch quand on est une femme est un défi et demande un effort d’adaptation à cet auditoire spécifique. Tout d’abord, il faut se sentir légitime. Les statistiques montrent ainsi que les femmes ont toujours tendance à s’excuser en début de réunion (la présentation ne fonctionne pas, on a deux minutes de retard, on met du temps à s’installer), ce qui nous place en position de faiblesse d’emblée. Il ne faut pas non plus hésiter à aller pitcher seule, ce que les investisseurs apprécient toujours, et à répondre soi-même aux questions des VC, même les plus compliquées, en reconnaissant toujours que ce sont de bonnes questions. Répondre directement et sans détours, aller droit au but. Avoir le cran de conduire la réunion de bout en bout et ne pas paniquer quand les choses ne prennent pas la direction que l’on avait espéré.

De par leur éducation, les femmes ont enfin tendance à vouloir effacer leur personnalité pour ne pas embarrasser leur interlocuteur. Une conception passéiste du comportement attendu des femmes que Kathryn Finney (voir bio ci-dessous) a élégamment balaye du revers de la main. Comme elle le dit si bien : « si vous ne vous mettez pas en avant dans toute votre singularité, la personne qui est en face de vous n’osera pas non plus se dévoiler… ce qui finira par être stérile et inconfortable pour tout le monde ».

On notera que le thème de la solidarité entre femmes est revenu à plusieurs reprises lors de cette journée dans le but de faire évoluer une industrie de Capital Innovation vers plus de diversité.

Comment entreprendre ?

Toutes les role-models présentes à la conférence nous apprennent qu’il ne faut pas confondre arrogance et confiance en soi. S’affirmer et croire en son idée est la clé de la réussite pour convaincre, qu’on soit un homme ou une femme. La présentation de quelques success stories (de videdressing.com à Ruby Receptionnists) par des entrepreneuses en constitue la preuve concrète. Ce qui est frappant, dans l’ensemble de ces parcours, est toujours l’originalité des parcours et le démarrage a toute petite échelle de projets très personnels au départ.

L’auteur Kelly Hoey a su conclure sur une tonalité encourageante pour toutes celles qui envisagent l’aventure entrepreunariale. Parmi ses conseils, on retient particulièrement la formule suivante :

Build your expertise : sachez vous spécialiser et trouver en vous ce qui vous différencie. Cultivez cette expertise pour en faire une force.

Build your network : sachez vous entourer IRL et sur les réseaux sociaux par ceux qui pourront vous aider. L’entreprenariat peut démarrer par des échanges de services et l’écoute de conseils de la part de ceux qui ont réussi.

Build your bank account: l’argent est le nerf de la guerre, il ne faut pas l’oublier.

Bref, comment ne pas avoir envie d’entreprendre face à l’enthousiasme contagieux de Catherine Barba et de ses invites ? Le WIN forum NY a largement réussi son pari, celui de créer une communauté de start-uppeuses prêtes à croquer l’avenir à pleines dents. Et ensemble !

Le top 5 phrases entendues au Win Forum NYC 2016 :

  • « On ne rend service a personne quand on efface sa propre personnalité »
  • « Les femmes, en tant que consommatrices, ont un poids plus important que les hommes dans l’économie. Il faut qu’elles réalisent enfin qu’elles détiennent un vrai pouvoir »
  • « Les filles, ne commencez jamais une réunion en vous excusant »
  • « Tout repose sur l’intention qui est la vôtre, si vous n’insistez pas, les choses n’arriveront pas d’elles même »
  • « Rêvez beaucoup, rêvez en grand mais commencez par créer de petites victoires »

Le top 3 des intervenants à suivre sur Twitter :

Kathryn Finney (@kathrynfinney) : fondatrice de Digitalundivided, elle a reçu de nombreuses récompenses pour son soutien à la diversité dans le monde de la tech aux Etats-Unis. Son fil twitter est une source inépuisable de conseils aux femmes qui souhaitent entreprendre. Elle poste également de nombreuses études et statistiques sur la féminisation (naissante) de l’industrie.

Kelly Hoey (@jkhoey) : Ancienne avocate convertie à la tech, Kelly est aujourd’hui auteur, journaliste, investisseur, pod-casteuse (BroadMic). Ces multiples casquettes et sa longue expérience au sein de l’écosystème américain des start-ups lui permettent aujourd’hui de dispenser de bons conseils aux femmes qui veulent entreprendre. Si vous voulez connaitre tous les secret pour construire un réseau professionnel, il faut attendre la sortie de son prochain livre Build your dream network (prévu pour 2017)… ou la suivre sur Twitter !

Jenny Fielding (@jefielding) : Managing director de Techstars, fonds et accélérateur pour start-ups, Jenny conseille les entrepreneurs et les oriente vers les bons interlocuteurs (conseils, fonds, mentors). Sensible aux projets des femmes, elle poste des articles de fonds et des portraits de start-ups sur son fil. A suivre pour creuser des sujets très divers mais toujours très tech.

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le top 10 des VC américains à suivre sur les réseaux sociaux

  • Marc Andreessen (@pmarca) Fondateur de Netscape, créateur de Mosaic, Marc Andreessen utilise les réseaux sociaux comme une extension de la vraie vie. Naviguer sur son fil twitter, c’est purement et simplement entrer dans les méandres de la pensée d’un pro de l’innovation.
  • Mark Suster (@msuster et msuster) Pionnier et leader de la communication sur les réseaux sociaux, Mark Suster déploie des trésors d’inventivité pour promouvoir le monde des entrepreneurs et le milieu de la tech. Un exemple à suivre.
  • Rich Miner (@richminer) Dirigeant de Google Ventures sur la côte Est, Rich Miner est à la pointe de l’information et toujours le premier à tweeter les breaking news. Idéal pour suivre en temps réel la tech outre-Atlantique.
  • Chris Sacca (csacca: VC reconnu de la Sillicon Valley, Chris Sacca fait un usage régulier de Snapchat avec son associé de Lowercase Capital, Matt Mazzeo (mmazzeo). Leur idée? Partager leur aventure quotidienne de VC.
  • Fred Wilson (www.avc.com) Avec un post par jour, le blog de Fred Wilson est riche en informations pour les VC comme pour les entrepreneurs. De vidéos en notes en passant par des comptes rendus de conversations, il fédère une large communauté.
  • Shervin Pishevar (@shervin) Un des premiers investisseurs de Uber ou Airbandb, superstar outre-Atlantique, il nous renseigne sur l’industrie des start-ups et du capital innovation. Plutôt que nous assommer de conseils en tous genres, il choisit approche transverse pour aborder l’innovation.
  • David Biesel (GenuineVC) Investisseur chez Nextview, le blog de David aborde des sujets très concrets qui permettent aux entrepreneurs de réussir. Une mine de conseils pratiques.
  • Paul Flanagan (@pcflanagan) Fondateur de Sigma Prime Ventures et VC depuis vingt ans, son approche est très financière et technique. Spécialiste de la modélisation financière, il renvoie souvent sur le blog du fonds qui recèle une mine d’infos pour les start-uppers.
  • Christine Herron (@christine) En suivant Christine, investisseur chez Intel Capital, vous rentrerez dans le quotidien d’un investisseur. Son approche, personnelle (elle y mêle vie perso et pro) et rafraîchissante, rend cette industrie humaine, voire joyeuse. Parfois.
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Etats-Unis : quand les VC réinventent leur communication

Nourris à l’innovation et à la créativité des jeunes pousses qu’ils soutiennent, les fonds de capital innovation américains multiplient les façons de communiquer et usent de canaux inédits pour toucher leur audience. Dans un milieu où la compétition est féroce et les acteurs de plus en plus nombreux et puissants – 12,1 milliards investis dans des start-ups au seul premier trimestre 2016-, les Venture Capitalists n’hésitent plus à se réinventer pour se faire connaître et, surtout, pour faire vivre leur écosystème.

Twitter, l’incontournable

Dans cette bataille, Twitter est, sans surprise, le réseau privilégié des Business Angels et des VC.
A l’image de Jason Calacanis (@jason) avec 266.000 abonnés et pionnier en la matière, ces influenceurs d’un nouveau genre ne se contentent pas de promouvoir leurs investissements : ils distillent des conseils et des encouragements à destination des jeunes entrepreneurs. Sur Twitter, les investisseurs dévoilent souvent les dernières avancées en matière de technologie et, par dessus tout, leurs applications pratiques, souvent plus parlantes. Plus que telle ou telle start-up, ils aiment à souligner l’émergence d’une tendance de fond en laquelle ils croient… et/ou dans laquelle ils souhaiteraient investir. La méthode consiste principalement à retweeter des vidéos ou des articles d’experts.
Parmi ces twittos influenceurs venus du monde du Capital Innovation, on remarque notamment le travail de Mark Andreessen (voir notre top ci-dessous), fondateur de Netscape devenu VC en Californie. Avec plus de vingt tweets par jour, il a inventé avec son fonds a16z le concept de tweetstorm dédié à son industrie. En une dizaine (parfois plus) de tweets bien calibrés, il développe un argumentaire sur une sujet pointu. De la mort du PC au Cycle de l’innovation, les sujets évoqués font réagir toute la communauté du Capital Innovation outre-Atlantique. On retrouve sur le site du fonds la compilation de tous ses messages.

Snapchat, Periscope et podcasts : les nouvelles tendances

D’autres VC vont beaucoup, beaucoup plus loin pour faire vivre l’écosystème de l’innovation. Lier le fond et la forme est le leitmotiv de Mark Suster, LE VC américain qui communique le plus. A côté d’un fil Twitter qui rassemble plus de 246.000 abonnés, ce quadra est devenu le pape de Snapchat. Dans un récent article, le sérial entrepreneur devenu investisseur chez Upfront Venture va même jusqu’à expliquer comment et pourquoi cette plateforme peut être utile dans le secteur du Capital Innovation. Ses deux arguments ? Il ne faut pas se plaindre de ne pas être entendu par la communauté des 20-30 ans quand on ne s’adresse pas directement à elle. Par ailleurs, si on s’intéresse à la tech et à ses consommateurs, il n’y a pas de meilleur réseau. Sur son compte Snapchat, Mark Suster s’amuse à lancer régulièrement des « Snapstorms », séries de petites vidéos dans lesquelles il creuse un sujet, comme dernièrement celui des applis mobiles, et qui sont accessible pendant un temps limité. Chaque vidéo est courte, simple et facilement assimilable par l’internaute. En parallèle, le réseau social Periscope tire lui aussi son épingle du jeu en diffusant en live les grandes conférences ou démos technologiques. Toutefois, les VC se contentent de l’utiliser comme un complément de Twitter uniquement.

Mais l’autre grande nouveauté dans la communication des VC aux Etats-Unis est l’utilisation grandissante des podcasts. En 2014, le journaliste radio Alex Blumberg a souhaité lancer son propre groupe de média dédié aux podcasts. De l’invention du concept à la levée de 6 millions de dollars, cet entrepreneur a tout enregistré : ses discussions avec son associé, ses pitch devant les fonds, les interrogations et les moments de doutes quand il se confie à sa femme… mais également les discussions des investisseurs entre eux. De tous ces éléments, il a tiré une série sous forme de podcasts sous le nom de Start-upLe programme, qui en est aujourd’hui à sa troisième saison, est un carton d’audience, une référence dans le monde du Capital Innovation… et a inspiré un grand nombre de VC.  C’est ainsi que le fonds a16z, par exemple, a fondé sa propre série sous format audio (voir ici) pour aborder les dernières tendances de la tech, discuter du métier d’investisseur et évoquer les conseils utiles aux entrepreneurs. Le programme de podcast The Twenty Minute VC donne aussi la parole au monde du Capital Innovation sous forme d’interviews en évoquant leurs critères, leurs carrières et leurs problématiques financières.

Du fond, rien que du fond

Comme dans toutes les industries, il y a les faiseurs, les hâbleurs et ceux qui travaillent vraiment sur le fond. Une stratégie de communication ne va pas sans une étude approfondie des sujets. A ce titre, le géant Medium, réseau de partage éditorial, est largement plébiscité par les VC outre-Atlantique. Ces derniers y abordent en profondeur leur expertise via de longs éditoriaux ou textes techniques. Souvent de façon thématique, ils aiment y dévoiler leur savoir, quitte à tweeter un lien vers leur article. D’autres poursuivent l’écriture de leur blog, comme un véritable travail d’investigation qui dure souvent depuis des années. Voici quelques exemples intéressants : Mark Suster (toujours lui !), Tom Tunguz du fonds  Redpoint, Fred Wilson, légende vivante pour les start-uppeurs américains ou encore Andrew Chen.

Revenir à l’essentiel, c’est aussi ce que tentent de faire les fonds autour de dîners thématiques afin d’échanger IRL leur savoir avec une audience sélectionnée. A New-York, on ne compte plus le nombre d’événements de ce type qui réunissent investisseurs, start-uppeurs, journalistes et chercheurs. Un VC me confiait dernièrement : « nous ne voulons pas attendre que les médias s’emparent d’un sujet pour promouvoir nos expertises. Organiser un dîner ne coûte pas cher, c’est enrichissant pour tous les participants et cela fait découvrir une technologie ou une tendance de pointe à un public varié et hétérogène. Ce genre d’événement nous permet d’agir de façon proactive et de guider la curiosité du public ».

Finalement, c’est peut-être là que se cache le secret d’une communication réussie pour un VC : que ce soit par des moyens traditionnels, les réseaux sociaux ou des rencontres, il s’agit prendre le lead sur les sujets d’actualité et les imposer sur la place publique.

Qui est mieux placé qu’un fonds de capital innovation pour savoir ce qui est disruptif, connaître les tendances de demain et les nouvelles technologies ? Faire de son métier, de son savoir et de son positionnement naturel une force dans sa communication est certainement la clé.
Pour terminer, je remercie @Paul Strachman, investisseur chez ISAI (@ISAI_fr) qui connaît le milieu des VC américains comme sa poche et a su me guider dans cette recherche des nouvelles tendances !

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Qu’est ce que le Twitterstorm?

Phénomène propre au réseau social Twitter, un twitterstorm s’amorce lorsqu’un individu publie une information inédite ou controversée suivie d’un hashtag créé ad-hoc. Le sujet est alors repris et référencé de la même façon par les twittos. Quand le phénomène prend de l’ampleur et provoque une vague d’intérêt, le sujet apparaît dans les « Twitter trendings » ou Tendances (vous savez, en haut à gauche de l’écran).

Certains se sont même amusés à créer des catégories de twitterstorm. C’est le cas de Precise, une agence anglaise.

  • Le twitterstorm parfait: Commence sur Twitter, est repris dans les médias traditionnels et atteint ainsi une audience très large, au-delà du réseau social.
  • Le “Storm in a cup”: le sujet génère peu d’intérêt sur le réseau social mais est tout de même repris dans la presse. Un phénomène qui intervient quand les médias cherchent à anticiper une tendance avant son apparition véritable.
  • Le “Twitter-only storm”: c’est le buzz qui commence et s’achève sur Twitter sans jamais en sortir et qui touche un groupe spécifique d’internautes.